Il a fallu des discussions ourleuses pour que les autorités australiennes parviennent enfin à un consensus : celle d’interdire désormais les réseaux sociaux aux jeunes de moins de 16 ans. Face aux dérives et à l’addiction de ces médias en ligne, le pays a décidé de prendre les taureaux par les cornes.
Les médias sociaux visés : Facebook, Instagram et TikTok
Au lendemain de cette décision, il est de notoriété publique que l’Australie est le pays dont les réglementations sont les plus strictes en matière d’utilisation des médias sociaux. Le fait d’interdire l’accès aux réseaux sociaux est une première dans le monde. Toutefois, cette loi n’est pas pour tout de suite, elle entrera en vigueur dans un an. Les autorités publiques ont trouvé bon d’effectuer au préalable une période d’essai qui va débuter dès le mois de janvier 2025.
La loi vise particulièrement les médias comme Facebook, Instagram et TikTok qui sont les plus visités en Australie. Par ailleurs, elle oblige ces entreprises à développer des méthodes d’accès pour empêcher les mineurs de se connecter. Si elles ne s’y conforment pas, elles seront sous le coup d’une amende pouvant aller jusqu’à 32 millions de dollars.
Ce projet de loi sur l’âge minimum d’accès aux médias sociaux en l’Australie va constituer un véritable laboratoire pour les autres pays qui vont s’en inspirer pour leurs propres lois. Les réseaux sociaux à travers le monde sont devenus un véritable enjeu de société. Les gouvernements autant que les parents s’inquiètent de leurs impacts négatifs sur leurs progénitures, notamment en qui concerne la santé mentale des jeunes.
Les pays comme la France ou les États-Unis sont moins stricts, ils imposent plutôt une autorisation parentale pour permettre aux mineurs d’accéder aux médias sociaux. En Australie, la loi qui vient d’être votée interdit directement les jeunes de moins de 16 ans d’accéder aux médias sociaux.
Une loi qui sème déjà la controverse
La loi adoptée a été l’aboutissement d’un long échange houleux entre les parlementaires en Australie. Pour finir, le gouvernement du Premier ministre Anthony Albanese l’a emporté. Il faut aussi dire qu’il était soutenu par une bonne frange de la population. En effet, 77 % des Australiens sont favorables à l’interdiction, selon les sondages d’opinion.
Comme on pouvait s’y attendre, la loi a été vivement critiquée par les défenseurs de la vie privée, les grandes entreprises de la Tech et les organisations liés à la jeunesse. De même, Meta s’est exprimé du bout des lèvres en affirmant que le processus législatif était précipité. D’autres critiques rétorquent que la loi pourrait entraîner une augmentation de la collecte de données, notamment pour vérifier l’âge des utilisateurs. Pour contrer cette mesure, un amendement vient d’être publié afin de préciser que ces médias sociaux trouvent d’autres possibilités que le téléchargement de documents d’identité à des fins de vérification.
Toutefois, plusieurs personnes, dont les jeunes et défenseurs des droits de l’homme, soutiennent que ce projet de loi risque de se retourner contre les jeunes. Ils pourraient se retrouver vers les sites moins réglementés et potentiellement plus dangereux pour eux. Malgré ces réactions mitigées, la loi constitue une amélioration significative en Australie pour protéger les jeunes contre les dérives des médias sociaux.