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Tesla serait toujours dans le rouge sans le stockage d’énergie et les crédits carbone  

Par Christian Tetchi
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Tesla est la marque surprise qu’on n’attendait pas à qui la plupart des spécialistes prédisaient un échec cuisant et qu’il était encore trop tôt pour les véhicules électriques. Nous sommes en 2024, la valorisation et les ventes de Tesla ont explosé, mais il y a toujours un hic. Sans le stockage d’énergie et les crédits carbone, elle ne serait toujours pas rentable.

Les résultats du deuxième trimestre ne sont pas excellents

Les résultats publiés par la firme américaine Tesla ne sont pas satisfaisants, on peut même les qualifier de décevants si l’on prend en compte la baisse de la production et les ventes. À l’inverse, son chiffre d’affaires a augmenté de 2 % pour afficher 25,5 milliards de dollars alors qu’il était de 24,34 milliards en 2023 à la même période.

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Source : Statista Mobility Market. Tesla est loin d’avoir conquis le monde surtout en Europe et en Asie

Le souci de ses résultats médiocres se situe plutôt au niveau de la baisse de ses bénéfices de 45 % au second trimestre 2024 pour la somme de 1,48 milliard de dollars. Les actionnaires ont tout de même reçu la bonne nouvelle des ventes trimestrielles qui ont atteint 443 956 exemplaires tous modèles confondus dans le monde. Les attentes tablaient sur 436 000 exemplaires.

Ces résultats médiocres proviennent de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la baisse de la demande des voitures électriques en Europe et la forte concurrence chinoise avec des acteurs comme BYD et Geely sur tous les marchés. Par exemple, en France, Tesla a pu livrer 19 738 voitures électriques sur les 6 premiers mois. C’est une baisse de 27 % par rapport à 2023 et comme si cela ne suffisait pas, le bestseller, le modèle Y a chuté en France de 35 %.

Un deuxième trimestre boosté par le stockage d’énergie et les crédits carbone

Les crédits carbone et le stockage d’énergie sont une source financière qui permet à Tesla depuis quelques années de présenter des résultats positifs. Concrètement, comment fonctionnent ces deux postes de croissance ?

Les crédits carbone ou crédits zéro émission permettent aux constructeurs qui ne parviennent pas à atteindre un plafond d’émission pour tous leurs modèles d’acheter à d’autres qui se montrent « vert ». Cette réglementation de crédits carbone s’applique aux États-Unis, en Chine et en Europe. Or, les constructeurs historiques que sont Renault, Stellantis, Volkswagen, Ford, General Motors, Mercedes… ne produisent pas assez de véhicules électriques pour les respecter.

Ils doivent donc acheter des crédits à des constructeurs comme Tesla afin de compenser leur émission en carbone ou leur quota de CO2 non atteints. Rien que l’année 2023 a généré à Tesla 1,79 milliard de dollars de revenus carbone. Depuis le début de cette année 2024, c’est 1,179 qui sont entrés dans les poches de Tesla, boostant ainsi ses résultats semestriels.

Quant aux stockages d’énergie utilisés par les particuliers sur leurs véhicules et même les ménages, ces revenus sont bien visibles. Ils sont considérés comme une ressource financière durable. Tesla a investi dans les Powerwall, les batteries de stockage pour particuliers ainsi que des Megapack qui sont de grandes infrastructures de stockage d’énergie électrique. En l’espace de trois, mois, la firme américaine a pu bâtir des infrastructures d’une valeur de 9,4 GWh, c’est carrément 100 % par d’augmentation par rapport à l’année de 2023.

L’avenir de Tesla

À y regarder de plus près, avec une dépendance aux crédits carbone, on peut extrapoler que l’avenir de Tesla n’est pas réjouissant. De plus, la baisse de la demande en voiture électrique, la nouvelle concurrence chinoise avec de nouveaux acteurs comme Xiaomi dont certains ne commercialisent pas encore en Europe, Tesla va devoir se réinventer pour être rentable sans les crédits carbone.

Par ailleurs, les constructeurs historiques vont finir par réduire leur empreinte carbone avec de plus en plus de modèles électriques et l’abandon des modèles thermiques. Même si cela va prendre du retard, c’est un virage écologique inéluctable pour toutes les marques dont les grands marchés sont en Chine, Europe et États-Unis. Et, partir de là, Tesla ne pourra plus compter sur les crédits carbone pour présenter des résultats positifs.

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