Ce voyage spatial baptisé Polaris Dawn est assez inédit. C’est la première fois de l’histoire dans l’aérospatiale qu’une entreprise privée va non seulement faire voyager des civils à 1 400 km d’altitude, mais aussi effectuer une sortie spatiale. Cette mission a été conçue et supervisée par SpaceX, l’une des entreprises du milliardaire Elon Musk
À l’origine de la mission, le milliardaire Jared Issacman
La mission a lieu au sein du vaisseau spatial Crew Dragon qui a pris son envol vers l’espace ce mardi 10 septembre au centre spatial Kennedy. La durée de Polaris Dawn est de 5 jours. Le vaisseau doit effectuer une trajectoire orbitale ovale, son point le plus proche sera de 190 km et la distance la plus éloignée, 1 400 km. Cette distance correspond au point le plus éloigné de la terre depuis la mission Apollo en 1972 aux États-Unis.
Un homme est à l’origine de cette mission déjà qualifiée par de nombreux analystes de spectaculaire. Il s’agit du milliardaire américain Jared Isaacman, un investisseur de l’entreprise SpaceX, il a financé en partie le voyage spatial. Il est aussi connu comme étant le PDG d’une institution financière, Shift4.
Jared n’est pas à son premier voyage spatial, il a été à bord d’un autre vaisseau lors de la mission Inspiration4 en 2021 toujours réalisé par SpaceX. Il y a deux ans de cela, il s’agissait déjà de la première mission spatiale sans la présence d’un astronaute professionnel à bord.
Un équipage bien entraîné
Jared Isaacman n’est pas le seul passager à bord de Crew Dragon, il est accompagné d’un ami, Scott Poteet qui a eu une longue carrière de 20 ans en tant pilote des avions de combat dans l’armée américaine. Comme on pouvait s’y attendre, c’est lui qui va diriger le vaisseau spatial.
En plus de ces deux hommes, il y a également deux femmes, Sarah Gillis et Anna Menon qui travaillent au sein de SpaceX. Les deux ont travaillé pour la Nasa avant de rejoindre le programme spatial de SpaceX.
Tous ces quatre membres de l’équipage ont suivi un entraînement intensif de deux ans dont plus de 2 000 heures dans un simulateur. Les entraînements comprenaient entre autres des séances en centrifugeuse, des plongées sous-marine, des sauts en parachute, des séjours de survie en Équateur…
Une mission spatiale qui comporte son lot de risques
Malgré l’entraînement intensif suivi par les quatre membres de l’équipage, cette mission de Polaris Dawn n’est pas sans risque loin de là. Le premier risque comporte une sortie du vaisseau spatial dans l’espace une fois parvenue à une altitude de 700 km. La sortie va s’effectuer par groupe de deux et pour leur sécurité, ils resteront attachés par un câble au vaisseau spatial. Les seules personnes ayant effectué de telles sorties étaient des astronautes professionnels à bord de l’ISS (Station spatiale internationale) et à 400 km au-dessus de la Terre.
L’autre objectif de la mission va consister à tester les combinaisons portées par les astronautes lors de leur sortie. Par ailleurs, le vaisseau ne comporte pas de sas, ce qui va entraîner une dépressurisation complète pendant leur sortie dans l’espace. Durant la conférence de presse, SpaceX a avoué : « il n’y a pas beaucoup de place pour l’erreur ».