Voici pourquoi AMD ne veut pas abandonner le x86 face à la popularité d’ARM

Les PC avec les puces ARM semblent donner l’impression qu’ils sont plus rapides face aux puces x86. Aussi, on retrouve de plus en plus les puces ARM sur les appareils mobiles, le cloud. Alors, face à cette popularité, on pourrait se demander pourquoi AMD persiste et signe à vouloir toujours concevoir les processeurs basés sur une ancienne architecture x86.

La popularité des puces ARM : puissance, prix et portabilité

Les processeurs ARM (Advanced RISC Machine) ont conquis le marché ces 10 dernières années grâce à leur puissance et à leur popularité. De plus, elles étaient nettement moins chères que leur homologue x86. Il faut reconnaître que les puces ARM ont un certain nombre d’avantages :   

• Économe en énergie : adapté pour les appareils alimentés par batterie.
• Coût moins élevé : processus de fabrication moins cher, l’une des raisons pour lesquelles elles sont très utilisées dans le cloud).
• Portabilité : les puces ARM fonctionnent aussi bien sur les plateformes iOS et Android.

Par exemple, il a été relevé que les puces AWS Graviton basées sur ARM sont capables d’offrir jusqu’à 40 % de réduction sur les coûts de production. Même Apple s’est tourné vers l’ARM pour concevoir ses propres puces M1/M2/M3/M4 qui démontrent une performance accrue sur les derniers MacBook.

Si ARM est si efficace, pourquoi AMD conçoit encore les puces x86 ?

Voici trois raisons pour lesquelles AMD ne peut pas abandonner l’architecture x86 :

• Stabilité, vitesse et logiciel des puces x86

Cela fait plus de 40 ans que les puces x86 équipent les écosystèmes et les applications logicielles ainsi que les ordinateurs de bureau, les serveurs et les PC portables performants. Il faut comprendre par là que des milliards de lignes de codes, de pilotes, d’applications sont intimement liées au processeur x86. Il est impossible de s’en passer du jour au lendemain.

• Capable de supporter de grosses charges de performance

Remarquez que les puces x86 sont celles qui sont les plus utilisées dans les appareils pour jouer à des jeux vidéo haute performance et exigeants. Aussi, elles sont privilégiées pour des rendus de vidéo, travailler sur des applications CAO et 3D… Ces puces apportent un gain de performance pendant de longues heures dû au nombre de cœurs croissant, aux fréquences d’horloge plus élevées et des performances multithread avancées.

• La Compatibilité avec les systèmes d’exploitation Windows

La plupart des applications d’entreprise et de jeux vidéo sont conçus sur la base du système d’exploitation Windows x86. Il est bien possible de faire fonctionner Windows avec les puces ARM. Toutefois, on note des problèmes de performances et de compatibilité.

Qui gagne, qui perd ?

Alors, la technologie d’architecture ARM et celle des puces x86, laquelle est réellement la plus performante ? Eh bien,

✅ ARM gagne dans :

• Applications mobiles (100 % des téléphones)
• Microservices cloud natifs (axés sur les coûts)
• Ordinateurs portables de développement (Apple Silicon)
• Informatique de pointe (IoT, Raspberry Pi).

✅ x86 domine toujours :

• PC et consoles de jeu
• Application d’entreprise héritée
• Postes de travail haut de gamme
• Industries centrées sur Windows.

L’avenir est à une coexistence des deux architectures ARM et x86

Il y a peu de chance que dans les décennies à venir, qu’il ait seulement une seule architecture qui domine face à l’autre. On semble se diriger vers un monde d’architecture mixte. De plus en plus de développeurs d’applications conçoivent des applications pour les deux architectures. Des plateformes comme AWS, Azure et GCP (Google Cloud Plateform) proposent désormais des instances ARM et x86. C’est à l’utilisateur de choisir celle qui correspond le mieux à ses besoins et à chaque charge de travail.

Il est indéniable que ARM a bouleversé l’informatique, et ce, rapidement. Toutefois, l’architecture x86 a encore des décennies devant elle. Utilisez ARM là où il excelle (coût, puissance, mobilité, cloud). Utilisez x86 là où il domine (héritage, Windows, puissance de bureau). L’avenir n’est pas l’un ou l’autre, nous cheminons vers l’utilisation des deux architectures, une forme d’hybride.