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La fin de l’anonymat des paiements en espèces ? Les nouvelles technologies peuvent suivre chaque billet

Est-il possible de rendre l’argent liquide intraçable ? Disons tout de suite, c’est une utopie, du moins, à l’heure actuelle. En effet, les paiements en espèces peuvent être aussi vulnérables au suivi que les paiements électroniques. Seulement, des voies s’élèvent de plus en plus pour mettre en place une telle technologie.

Est-il possible de suivre les billets de banque ?

Les technologies modernes de nos jours sont outillées pour suivre en masse les numéros de série des billets à différents stades de leur cycle de vie : de la production aux distributeurs automatiques, en passant par les cassettes des distributeurs automatiques, les machines de tri et même leur retrait de la circulation.

De telles bases de données seraient certainement précieuses pour la police et les autorités fiscales dans le cadre d’enquêtes liées au blanchiment d’argent ou au financement du terrorisme. Cependant, elles présentent également un risque d’abus grave.

Prenant le cas de l’Allemagne par exemple, il n’existe pas de registre national des numéros de série entièrement intégré et obligatoire. Cependant, techniquement, un tel système pourrait être construit à partir de composants existants.

En principe, il est possible d’établir à un billet de banque une correspondance automatique via son numéro de série à travers les différentes opérations de son cycle de vie : dépôt, retrait, comptage ou tri. De plus, le traitement et l’enregistrement des numéros de série sont de plus en plus automatisés. Une part importante de cette infrastructure existe déjà et est mise en œuvre par des entreprises privées comme Castle IP ou des banques comme la Bundesbank qui a testé le traitement des séries de billets.

L’entreprise allemande Giesecke+Devrient (G+D), leader dans le domaine du suivi des espèces, produit non seulement des billets pour de nombreux pays, mais aussi des systèmes avancés de tri et de traitement de ces derniers. Le système de G+D est conçu pour une surveillance et un suivi complet des billets de banque grâce à l’analyse des données issues de leurs numéros de série.

Ainsi, la plateforme peut extraire jusqu’à 500 points de données différents de chaque billet, créant ainsi un profil numérique détaillé. Les machines de tri G+D peuvent alors traiter jusqu’à 120 000 billets par heure tout en lisant simultanément leurs numéros de série.

Des informations collectées sur le suivi des billets désapprouvées par les ONG

Le suivi des billets est actuellement aléatoire, qu’il s’agisse de la France, de l’Allemagne ou d’autre pays européens. Cependant, il est possible que ce suivi soit automatisé et centralisé à l’avenir et à l’ensemble des billets en circulation.

Bien entendu, l’objectif mis en avant par les Etats est de lutter contre la contrefaçon et le blanchiment d’argent. Comme on pouvait s’y attendre, les ONG sont montées au créneau dénonçant l’utilisation d’une technologie qui pouvait être facilement détournée pour surveiller le comportement des citoyens. Cela pourrait même s’apparenter à une surveillance préventive de masse grâce à un suivi ciblé généralisé.

Selon Heise.de, un site allemand très connu dans le domaine des technologies et de l’informatique, les organisations de protection des données affirment que la collecte massive de données sur les numéros de série des billets et leurs points d’apparition menace de désanonymiser l’argent liquide.

Ils soulignent que grâce à ces données, il sera possible de reconstituer qui a effectué des paiements spécifiques, où et quand. Dans des cas extrêmes, cela pourrait même conduire à des informations détaillées sur les préférences et les habitudes privées des citoyens.

Ce qui est controversé n’est pas tant l’enregistrement des numéros, mais plutôt la possibilité de les associer librement à des personnes spécifiques et de créer des « cartes relationnelles ». Celles-ci pourraient être utilisées à d’autres fins éloignées du but initial.

Source : Android.com.pl

Alice Yooh

J'ai toujours eu une attirance pour les sujets de la Tech. Encore au collège, je n'hésitais pas à dévorer les revues et les magazines informatiques. Aujourd'hui, c'est l'heure où tout est numérisé, où on est perdu dans un flot d'informations. Ma présence ici, vous éclairez tout cela.

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